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CONTENU du Module 4

 Les préjugés des médias à l’égard des migrants – Le rôle des médias dans la promotion d’une certaine image des migrants en Europe, et ce qui peut être mis en place pour contrer ces préjugés à travers un journalisme citoyen.

Diapositives totales : 18

Titre les préjugés des médias à l’égard des migrants

Les préjugés des médias à l’égard des migrants – Le rôle que les médias jouent dans la promotion d’une certaine image des migrants en Europe, et ce qui peut être mis en place pour contrer ces préjugés à travers un journalisme citoyen.

Résultats de l’apprentissage

Après ce cours, vous serez en mesure de :

  • Etre conscient des préjugés et stéréotypes relatifs à l’immigration dans les médias afin de mieux pouvoir les déconstruire
  • Participer aux processus d’éducation aux médias
  • Développer votre esprit critique sur le phénomène migratoire

Comment les médias alimentent votre crainte des migrants ?

Une analyse sérieuse du racisme contemporain exige un examen critique de l’impact potentiel des médias dans sa perpétuation et sa diffusion. Dans certains cas, l’implication des médias s’aligne sur une tendance directe à produire ou co-produire le racisme. Cela se produit notamment lorsque la recherche d’actualités sensationnelles, le « scoop » devient une force motrice, favorisant potentiellement un environnement où les éléments racistes acquièrent une importance significative, en visibilité et en influence. Cet accent mis sur le sensationnel peut involontairement renforcer le poids et l’efficacité d’acteurs épousant des idéologies racistes.

LE POUVOIR STIGMATISANT DES MOTS

L’image des migrants et des flux migratoires est façonnée de manière significative par les politiciens, et les leaders d’opinion. L’influence est à la fois consciente et inconsciente, et passe principalement par le lexique et le choix des mots employés.

 

Dans les discussions sur les réfugiés, certains mots servent à protéger, tandis que d’autres ont le pouvoir de condamner, dénigrer, ou déshumaniser. Il est crucial de reconnaitre que derrière ces mots se cachent des réalités humaines, englobant des défis et des profonds moments de souffrances. Etre conscient de la dimension humaine est essentiel lorsque l’on navigue dans le discours sur la migration.

LUTTER CONTRE LES MOTS STÉRÉOTYPÉS

  • Bannir les mots « clandestin » et « illégal »

Personne n’est « illégal » par nature. C’est toujours la situation des personnes au sein d’un territoire d’un État qui doit être qualifiée, et non les personnes. Les questions d’entrée et de séjour sont par dessus tout des questions d’ordre administratif : qu’il s’agisse d’avoir un document ou non. Les personnes sont ainsi en « situation légale » ou en « situation irrégulière » selon les

documents en leur possession et requis par un État. Néanmoins, personne ne devrait être appelé

« illégal ».

LUTTER CONTRE LES MOTS STÉRÉOTYPÉS

  • L’asile n’est pas une compétition ou un examen : il n’y a pas de « candidats »

L’utilisation du terme « demandeur d’asile » illustre l’image trompeuse de la situation du migrant, suggérant une décision volontaire de quitter son pays à la recherche de meilleurs opportunités.

Toutefois, pour de nombreux migrants, quitter sa terre natale n’est pas une question de choix mais un impératif motivé par la nécessité.

  • « Flux », « vagues », « masses » : ces termes qui déshumanisent

Les réfugiés sont fréquemment pris comme bouc-émissaires et qualifiés « d’envahisseurs », accusés d’exploiter la générosité des pays hôtes. Les termes fréquemment utilisés, comme « flux »,

« vagues », et « masses », contribuent au narratif déshumanisant, réduisant les individus à un ensemble indistinct souvent perçu comme une menace. L’emploi de verbes comme « se réfugier »,

« fuir », ou « quitter » dressent un portrait plus à-propos et compatissant, saisissant l’essence humaine des individus en exil.

  • Les réfugiés sont-ils tous vulnérables ?

A l’inverse, les réfugiés se retrouvent constamment dans des situations de vulnérabilité. L’action de partir en laissant tout derrière soi – emplois, études, êtres chers, vies entières – est une étape profonde et courageuse. En les enfermant uniquement dans le récit des victimes, on occulte leur volonté de reconstruire leurs vies dans un nouvel environnement et on néglige leurs efforts sincères de s’intégrer dans la société d’accueil. Il y a une certaine indécence à considérer perpétuellement les réfugiés comme des victimes, une perspective qui les infantilise inconsciemment et minimise la force inhérente à leur quête d’un avenir meilleur.

ACTIVITÉ D’AUTO-REFLEXION : TROUVER LES MOTS JUSTES

 un ordinateur, feuilles, stylos. DURÉE : 15 à 30 minutes

Commencer par sélectionner un ou plusieurs articles de presse traitant de la question des réfugiés dans le cadre d’une recherche indépendante.

Lire le(s) article(s) choisis attentivement, noter tous les éléments qui vous surprennent, vous choquent, ou qui attire particulièrement votre attention.

Réfléchissez à la manière dont l’article ou les articles traitent du sujet des migrants. Demandez- vous si les termes choisis ont tendance à dénigrer les réfugiés ou, à l’inverse, contribuent à dresser un portrait positif. Evaluez si l’article est centré sur les individus et leurs droits.

Remplacez les termes qui vous semblent dévalorisants avec des alternatives qui vous paraissent plus justes et plus respectueuses.

Les 5 stéréotypes les plus diffusés dans les médias:

La désinformation sur les MIGRATIONS

Les définitions fournies et les arguments fondés sur des peuvent servent d’outils précieux pour lutter contre les idées préconçues. Rappelez-vous: les faits et les données brutes sont les ressources les plus efficaces pour lutter contre les stéréotypes !

« L’afflux de migrants en Europe s’est intensifié.»

Stéréotype ou vérité?

(C’est un stéréotype. La majorité des migrants se trouve dans le Sud Global. De plus, les données de l’UNHCR révèlent que 86% des plus de 21 millions de réfugiés identifiés résident principalement

dans les pays développés, souvent voisins de nations en crise. A titre d’illustration, si l’on prend le cas des Syriens, plus de 12 millions d’entre eux ont du fuir le conflit à l’intérieur des frontières ou vers les pays voisins, alors qu’ils n’étaient qu’un million à chercher l’asile dans les pays européens entre 2011 et juillet 2016)

DIAPOSITIVE 12 La désinformation sur les MIGRATION

(C’est un stéréotype. Les personnes qui montent à bord des embarcations de fortune fuient principalement des situations où leur vie est menacée, et nombre d’entre elles sont les premières victimes du terrorisme, en particulier dans des régions telles que l’Irak et la Syrie. Les itinéraires ardus et périlleux empruntés par les migrants ne sont pas des voies commodes pour les criminels ou les terroristes potentiels. Ces derniers ont souvent recours au transport aérien, en utilisant même de faux documents si nécessaire. Toutefois, il est essentiel de noter que le recrutement d’individus directement en Europe est une méthode plus efficace pour ces activités illicites.)

Les migrants nous coûtent cher

(C’est un stéréotype. En Belgique, par exemple, et plus largement en Europe, alors que l’accueil d’un demandeur d’asile coûte en moyenne 40 euros par jour, une large partie de ces coûts est réinvestie dans notre économie grâce à la création de nombreux emplois destinés à l’accueil de ces personnes. Ce sont les tentatives de bloquer nos frontières qui sont coûteuses, incluant la constructions de mur et d’investissement dans des équipements de surveillance de pointe. Par exemple, le budget alloué à l’agence de contrôle des frontières extérieures de l’UE, Frontex, s’élevait à 845 millions d’euros en 2023)

” Le pays avec le plus de départs dans le monde est africain.”

(C’est un stéréotype. En 2023, la population mondiale de migrants a atteint 281 millions de personnes. L’Inde, en particulier, émerge comme le pays avec le plus grand nombre d’émigrants, avec 17,9 millions de ses ressortissants résidant à l’étranger)

Un cas d’étude inspirant: La migration racontée par ceux qui la vivent

S’engager en tant que « journaliste citoyen » implique de donner de la voix à ceux qui sont directement concernés. Le monde en ligne a fourni aux migrants une plateforme pour faire

entendre leur voix, notamment par le biais de blogs et de réseaux sociaux. Cette voie permet aux migrants de raconter leurs propres histoires.

Le cas du célèbre journal français, Le Monde: la plateforme en ligne du Monde a présenté un article intitulé « le voyage d’une migrante syrienne à travers son fil Whatsapp. » Ce reportage présente une conversation en temps réel entre deux « migrants syriens en route » vers l’Allemagne et leurs familles et amis restés au pays. Les migrants, qui utilisent l’application Whatsapp, informent méticuleusement leurs proches de la progression de leur périple, heure par heure, selon la disponibilité de la connexion internet. Le Monde, avec l’accord de toutes les parties impliquées, a choisi de traduire et de publier cette conversation privée en ligne. La présentation est d’une authenticité saisissante, puisque l’interface de l’application a été fidèlement reconstituée sur la page web, permettant aux utilisateurs de faire défiler les messages. En transposant cette conversation sur une plateforme en ligne, l’expérience de la migration est personnalisée. Contrairement aux récits traditionnels de tiers, ces échanges intimes avec la famille et les amis constituent de véritables traces de l’expérience des migrants. Destinés à l’origine à un public restreint, l’authenticité du témoignage est préservée grâce à cette représentation unique !

QU’EST CE QU’UN RÉFUGIÉ, UN DEMANDEUR D’ASILE ET UN MIGRANT ?

 est une personne qui quitte son pays pour vivre dans un autre pays pour de multiples raisons, que ce soit temporairement ou définitivement. Certains migrants se déplacent volontairement, d’autres y sont contraints à cause de la guerre ou des persécutions.

est une personne qui a fui son pays parce qu’elle craint à raison d’être persécutée en cas de retour, en raison de son identité (origine ethnique, nationalité, appartenance à un groupe social particulier), de ses croyances religieuses ou de ses opinions

 est une personne qui a quitté son pays à la recherche d’une protection internationale, mais qui n’a pas encore obtenu le statut de réfugié. Il ne peut être renvoyé de force dans son pays pendant l’examen de sa demande d’asile. En outre, une personne ne peut être renvoyée de force dans son pays si sa vie ou sa liberté est menacée (principe de non-refoulement en vertu des droits de l’homme internationaux).

Pour aller plus loin

DONNÉES & MIGRATION: Mettre un terme aux idées préconçues. Pour accéder à des ressources cryptées et fiables:

  • Amnesty International

https://www.amnesty.org/fr/what-we-do/refugees-asylum-seekers-and-migrants/

  • The London School of Economics and Political Sciences

https://www.lse.ac.uk/media-and-communications/assets/documents/research/projects/ media-and-migration/Migration-and-media-report-FINAL-June17.pdf

Ce rapport résume les principales découvertes issues d’une analyse trans-européenne de la presse, portant sur huit pays européens, ainsi que sur les deux principaux journaux européens de langue arabe.

 

  • CFI Développement Médias (https://cfi.fr/fr/dossier/representations-des-migrations-dans- les-medias). Etude similaire à la London School of Economics and Political Sciences : représentations des migrations dans les médias (étude de 2023)

 

  • https://migrationobservatory.ox.ac.uk/resources/reports/immigration-thinking-behind-the- numbers-understanding-public-opinion-on-immigration-in-britain/

L’observatoire des Migrations alimente les débats sur les migrations internationales et les politiques publiques.

FUCCOAMARE:  un documentaire réalisé pendant 8 ans et sélectionné aux Oscars de 2017 intitulé « Fuccoamare » nous informe sur le quotidien des habitants de l’île de Lampedusa et des migrants. Le réalisateur montre que les habitants et les migrants ne se rencontrent jamais et mènent une vie parallèle. Une source visuelle qui nous apprend à nous reconnecter avec des images qui ne proviennent ni des médias ni d’Internet!

MERCI DE VOTRE ATTENTION !

Financé par l’Union européenne. Les points de vue et opinions exprimés n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne peuvent en être tenues pour responsables. Numéro de projet : 2022-2-IE01-KA220-YOU-000099163

 
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