Introduction au biais cognitif – Comment nos cerveaux réagissent aux informations sur les réseaux sociaux, pourquoi nous priorisons les contenus qui divisent et les dangers de la surcharge d’information.
Introduction au biais cognitif – Comment nos cerveaux réagissent aux informations sur les réseaux sociaux, comment nous priorisons les contenus qui divisent les dangers de la surcharge d’information.
Après cette formation, vous serez en mesure de:
Le biais cognitif est une dérive systématique de notre processus de pensées qui aboutit à une distorsion, une mauvaise interprétation, ou un jugement irrationnel sur quelque chose ou quelqu’un.
Le biais cognitif est une erreur systématique de pensée qui affecte les jugement et les décisions.
Les médias sociaux sont conçus pour capter notre attention en utilisant nos biais cognitifs.
Nos cerveaux réagissent davantage aux émotions. Nous avons constamment tendance à privilégier les informations qui renforcent nos croyances préexistantes. Les biais cognitifs constituent donc un danger permanent dans notre rapport à l’information et surtout dans la manière dont nous sélectionnons, hiérarchisons et interprétons l’information.
Le biais de confirmation est un type de biais cognitif qui pousse les individus à privilégier, rechercher, interpréter d’une manière qui confirme leurs croyances ou hypothèses préexistantes tout en accordant moins d’attention, ou en ignorant complètement, les informations qui pourraient contredire leurs opinions.
Julian, un jeune homme européen de 18 ans , est convaincu que les musulmans sont généralement intolérants avec les autres religions. Cette conviction est renforcée lorsqu’il tombe sur des posts de médias sociaux relatant des incidents impliquant des musulmans engagés dans des actes d’intolérance religieuse. Ces incidents servent de biais de confirmation pour Julian et renforcent son point de vue.
Son engagement sur les médias sociaux est marqué par une tendance notable. Julian a tendance à se concentrer sur les posts décrivant des interactions négatives impliquant des musulmans et l’intolérance religieuse. En outre, il discute activement de ces incidents spécifiques avec ses amis, ce qui contribue à renforcer sa conviction que les musulmans sont intolérants.
A l’inverse, lorsqu’il est exposé à du contenu montrant des musulmans participant à des actions inter religieuses, prônant la paix, et encourageant le dialogue entre les différentes communautés, Julian a tendance à rejeter, minimiser, ou rationaliser ces cas. Il peut percevoir ces actions comme des exceptions ou des valeurs aberrantes qui ne représentent pas fidèlement la vérité générale sur les musulmans. Cette attention sélective crée un biais de confirmation, où Julian accepte une affirmation alignée avec ses croyances pré-existantes tout en rejetant ou rationalisant les informations qui viendraient à les déconstruire.
En conséquence, la compréhension que Julian se fait des musulmans est faussée et souvent inexacte en raison de sa propension à choisir et à interpréter les informations de manière sélective. Ce biais de confirmation empêche le développement d’un point de vue nuancée et objectif, car il est basé sur une sélection limitée et biaisée d’informations.
Rechercher consciencieusement et délibérément les informations qui contredisent ou qui mettent à mal nos croyances existantes. Cet effort intentionnel sert à nourrir un point de vue plus équilibré et à réduire les préjugés inhérents.
chercher activement à s’exposer à un éventail diversifié de sources d’information, y compris celles qui
présentent des points de vue contraires aux nôtres. Cette pratique contribue à une compréhension plus complète et plus nuancée de divers sujets.
faire preuve d’esprit critique pour évaluer la fiabilité, la source, et le contexte d’une information reçue.
Il s’agit d’un biais cognitif par lequel les individus évaluent la probabilité d’un évènement en fonction de la facilité avec laquelle des exemples leur viennent à l’esprit. En d’autres termes, si l’on se souvient facilement d’un cas particulier, on a tendance à le percevoir comme plus courant ou plus probable qu’il ne l’est en réalité!
Considérons le scénario dans lequel une attaque de requin devienne un sujet prévalent dans les médias. Les plateformes d’actualité en ligne et les réseaux sociaux diffuseraient sans relâche les images et les narratifs de ces incidents, en mettant souvent l’accent sur les détails sensationnels et dramatiques. En conséquence, en raison de l’omniprésence de cette couverture médiatique, un grand nombre de personnes commenceraient à exagérer la probabilité d’être victimes d’une attaque de requin pendant leurs prochaines vacances à la plage.
Malgré la preuve statistique indiquant le risque extrêmement faible d’un tel événement, la disponibilité immédiate et constante de ces histoires dans les médias contribue à nourrir une perception déformée. Une intense couverture médiatique crée une illusion d’un risque élevée, menant les gens à croire que cette menace est beaucoup plus élevée que la réalité objective ne le suggère réellement!
Danger: C’est un exemple classique de biais de disponibilité!
La perception de la fréquence ou de la probabilité d’un évènement est influencée de manière disproportionnée par une information facilement accessible et récemment acquise dans l’esprit des gens.
Il est important d’adopter des stratégies qui promeuvent une évaluation de l’information plus objective et nuancée, à savoir:
éviter de s’appuyer sur une seule source.
lorsqu’un sujet attire votre attention, recherchez des données et statistiques fiables afin de mieux comprendre sa réelle fréquence ou sa probabilité.
Reconnaissez et soyez attentif à votre propension à être influencé par des informations récentes ou plus facilement mémorisables.
S’engager dans des conversations avec d’autres personnes, en particulier avec celles qui ont un point de vue différent, peut offrir de nouvelles perspectives et aider à contrecarrer les effets du biais de disponibilité.
efforcez-vous de fonder vos opinions et vos décisions sur des preuves solides plutôt que de vous appuyer sur des anecdotes ou des exemples frappants mais isolés.
prenez le temps de réfléchir avant de tirer des conclusions, en particulier lorsque vous êtes confronté à des informations sensationnelles ou chargées d’émotion.
La représentativité heuristique est basée sur la ressemblance avec un stéréotype plutôt que sur des chiffres et des statistiques pour valider un fait.
Emma, régulièrement exposée à des récits médiatiques soulignant un taux de criminalité plus élevé chez les migrants, apprend qu’un crime a eu lieu dans sa ville. En l’absence de preuves supplémentaires, elle conclut hâtivement que l’auteur est sûrement un migrant, ce qui correspond à l’idée reçue qu’elle a souvent rencontrée. Pourtant, statistiquement, la majorité des crimes sont commis par des citoyens autochtones. Le jugement d’Emma reflète l’heuristique de la représentativité, selon laquelle elle évalue la probabilité d’un évènement (un migrant commettant un crime) sur la base de similitudes perçues avec des stéréotypes ou des exemples très médiatisés, plutôt qu’en tenant compte de données statistiques réelles. Cette tendance peut favoriser des perceptions et des attitudes biaisées à l’égard des migrants.
Les stratégies pour contrer ce biais.
chercher les données et statistiques fiables.
prenez l’habitude de considérer les probabilités et les fréquences réelles dans vos processus de réflexion, en intégrant des principes de la probabilité statistique, y compris des facteurs tels que la taille de l’échantillonnaient et les taux de base.
évitez de succomber à la tentation de faire des généralisations rapides sur des individus ou des évènements en vous basant sur une caractéristique ou un attribut singulier.
L’effet de halo du racisme peut se produire lorsqu’une personne se fait une impression générale négative d’un individu sur la base de croyances racistes ou de stéréotypes raciaux. Par exemple, si une personne a une opinion négative préconçue sur une certaine ethnie, cette opinion peut créer un « halo négatif » qui colore toutes les perceptions qu’elle a des personnes de cette ethnie.
Sur les réseaux sociaux, l’effet de halo se manifeste par la tendance des utilisateurs à porter un jugement positif ou négatif sur une personne en fonction d’une caractéristique ou d’une facette singulière de son profil en ligne. Par exemple, si une célébrité est réputée pour son engagement dans des causes humanitaires, les individus peuvent étendre cette impression positive à d’autres aspects de sa vie, même en l’absence de connaissances concrètes. À l’inverse, si une entreprise est impliquée dans un scandale, celui-ci peut jeter une ombre négative sur la perception qu’ont les utilisateurs de toutes les facettes de cette entreprise.
Cet effet est particulièrement prononcé sur les médias sociaux en raison de la diffusion rapide et sans effort de l’information, associée à la tendance des utilisateurs à s’aligner sur les opinions dominantes sans nécessairement rechercher des informations plus approfondies ou plus nuancées. La rapidité et la facilité du partage de l’information amplifient l’impact de l’effet de halo, façonnant des jugements rapides et parfois simplifiés à l’extrême.
Votre outil le plus puissant n’est pas technologique; c’est le scepticisme. Reconnaissez la tendance propre à l’homme de trouver du réconfort dans une croyance plutôt que de s’engager dans une pensée critique ou de cultiver le doute.
Dans le contexte actuel, les informations qui ne correspondent pas à nos croyances sont souvent qualifiées de « propagande ». Cependant, nous oublions souvent que nos systèmes de croyances sont façonnés par le contexte unique dans lequel nous vivons, et nous nous abstenons de les remettre en question parce qu’ils semblent aller de soi. Se pourrait-il que nous soyons trop prompts à rejeter les points de vue opposés en les qualifiant de simple propagande?
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